Située dans la Corne de l’Afrique, l’Érythrée est un pays bordé par le Soudan à l’ouest, l’Éthiopie au sud, Djibouti au sud-est et la mer Rouge au nord-est. Avec une superficie d’environ 117 600 kilomètres carrés et une population d’environ 6 millions d’habitants, l’Érythrée est une nation multiculturelle et multilingue. L’arabe est l’une des langues officielles, aux côtés du tigrigna, reflétant à la fois son héritage islamique et ses liens historiques avec le monde arabe.
L’Arabe : Langue d’Unité et de Spiritualité
L’introduction de l’arabe en Érythrée remonte à l’arrivée de l’Islam dans la région au VIIᵉ siècle, avec les premiers contacts entre la péninsule arabique et les côtes de la mer Rouge. Aujourd’hui, l’arabe classique (fusha) est utilisé principalement dans les contextes religieux et officiels.
L’arabe, bien qu’il ne soit pas une langue maternelle pour la majorité des Érythréens, est un pilier de l’identité nationale pour la communauté musulmane du pays, qui représente environ 50 % de la population.
La Langue Arabe dans l'Éducation
L’arabe classique occupe une place importante dans l’éducation religieuse en Érythrée. Les écoles coraniques enseignent aux enfants à lire et mémoriser le Coran en arabe, dès leur jeune âge, renforçant ainsi leur maîtrise de la langue classique et leur connexion avec la culture islamique.
Dans les écoles publiques, bien que le tigrigna et d’autres langues locales soient largement utilisés comme langues d’enseignement, l’arabe est souvent enseigné comme matière secondaire, en particulier dans les régions à majorité musulmane. L’arabe est également utilisé dans les institutions éducatives religieuses et islamiques, jouant un rôle clé dans la transmission des valeurs spirituelles et culturelles.
La Langue Arabe dans la Culture
La langue arabe influence de nombreuses facettes de la culture érythréenne. Les récits oraux, les chants religieux et les proverbes reflètent souvent une influence arabe, en particulier dans les régions côtières comme Massawa et Assab, où les interactions historiques avec le monde arabe ont été les plus fortes.
Les médias, bien que dominés par le tigrigna, intègrent également l’arabe, notamment pour les émissions religieuses, les actualités et certains programmes destinés aux communautés musulmanes.
Une Langue en Coexistence
L’Érythrée est un pays de coexistence linguistique remarquable, avec neuf langues nationales reconnues, notamment le tigrigna, l’arabe, le tigre, le kunama et le saho. Le tigrigna est la langue la plus parlée et la principale langue d’enseignement dans les écoles publiques. Cependant, l’arabe, en tant que langue officielle, occupe une position importante dans les échanges internationaux et les pratiques religieuses.
Cette pluralité linguistique reflète la diversité ethnique et culturelle de l’Érythrée, où l’arabe sert de pont entre les communautés locales et le monde arabe.
Héritage et Perspectives
En Érythrée, la langue arabe est bien plus qu’un outil de communication : elle est un symbole d’appartenance religieuse, un lien avec le monde islamique et une part essentielle du patrimoine culturel. L’arabe classique, en tant que langue du Coran, joue un rôle fondamental dans la vie spirituelle des Érythréens musulmans, tandis que les autres langues locales reflètent les traditions et les réalités sociales du pays.
Dans un contexte où l’Érythrée cherche à renforcer son identité nationale tout en respectant sa diversité culturelle, l’arabe continue de jouer un rôle clé dans la cohésion sociale et la transmission des valeurs. À l’avenir, la langue arabe restera un pilier de l’unité nationale et de la préservation du riche patrimoine multiculturel de l’Érythrée.