Situé dans l’océan Indien, entre Madagascar et la côte est de l’Afrique, l’archipel des Comores est composé de quatre îles principales : Grande Comore (Ngazidja), Mohéli (Mwali), Anjouan (Ndzuwani) et Mayotte (Maore), bien que cette dernière soit administrée par la France. Avec une superficie totale de 2 235 kilomètres carrés et une population d’environ 850 000 habitants, les Comores forment une nation multiculturelle et multilingue. La langue officielle est l’arabe, aux côtés du français et du shikomorais (une langue bantoue enrichie d’influences arabes et swahilies), soulignant l’héritage islamique et les multiples échanges historiques de l’archipel.
L’Arabe : Une Langue Spirituelle et Identitaire
L’introduction de l’arabe aux Comores est liée à l’expansion de l’Islam dans l’océan Indien, qui a débuté au VIIᵉ siècle. Aujourd’hui, l’arabe est principalement utilisé dans un contexte religieux, notamment pour la lecture du Coran et la pratique de l’Islam, qui est la religion dominante dans l’archipel. Il coexiste avec le shikomorais, la langue vernaculaire, et le français, introduit durant la période coloniale.
L’arabe classique est perçu comme une langue sacrée et un vecteur de spiritualité, liant les Comoriens à la culture islamique mondiale et renforçant leur identité musulmane.
La Langue Arabe dans l'Éducation
Dans les Comores, l’éducation religieuse est un pilier du système éducatif. L’apprentissage de l’arabe classique commence dès le jeune âge dans les écoles coraniques, où les enfants apprennent à lire et à réciter le Coran. Ces écoles jouent un rôle essentiel dans la transmission des valeurs religieuses et de la langue arabe, qui est associée au savoir et à la foi.
Cependant, dans le système éducatif public, le français est la langue principale d’enseignement pour les matières générales. Cette dualité linguistique met en évidence l’importance de l’arabe dans l’éducation religieuse et culturelle, tout en reflétant l’influence coloniale persistante dans l’éducation formelle.
La Langue Arabe dans la Culture
La culture comorienne est intimement liée à la langue arabe, notamment à travers les traditions orales, les chansons religieuses et les cérémonies. Bien que le shikomorais soit la langue parlée au quotidien, l’arabe classique occupe une place importante dans les pratiques religieuses, les sermons et les écrits liés à l’Islam.
Les influences arabes se retrouvent également dans les noms, les expressions et les coutumes des Comoriens, témoignant des interactions historiques entre l’archipel et le monde arabe à travers le commerce et les échanges culturels.
Une Langue en Coexistence
Bien que l’arabe soit une langue officielle, les Comores sont un exemple de coexistence linguistique. Le shikomorais, langue nationale, est parlé par la majorité de la population et constitue un symbole d’identité locale. Le français, en revanche, est utilisé dans les administrations, l’éducation formelle et les relations internationales, reflétant l’héritage colonial.
Cette pluralité linguistique montre comment les Comores naviguent entre modernité et tradition, en préservant leur identité culturelle tout en s’ouvrant au monde.
Héritage et Perspectives
Aux Comores, la langue arabe est bien plus qu’un symbole religieux : elle est une source d’unité et un pilier de l’identité culturelle. L’arabe classique connecte l’archipel à la culture islamique mondiale et joue un rôle fondamental dans l’éducation religieuse et la spiritualité des habitants.
Cependant, la coexistence avec le shikomorais et le français reflète la richesse et la complexité de l’identité comorienne, forgée par des siècles d’échanges culturels et commerciaux. À l’avenir, l’arabe continuera de renforcer le lien des Comores avec le monde islamique tout en jouant un rôle clé dans la préservation de leur héritage religieux et culturel.